Je ne suis pas reconnue dans mon travail : help!

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J’ai reçu le message d’une personne qui apprécie son travail mais qui manque de reconnaissance dans celui-ci.

« Mon supérieur me donne souvent beaucoup de tâches et de projets, je vois la confiance qu’il a en moi mais je n’ai jamais un remerciement pour tout le travail que j’accomplis. Il est difficile pour moi de faire correctement mon travail sans avoir un feedback, un retour, une reconnaissance ».

Ce message contient plusieurs thèmes intéressants à aborder :

• la reconnaissance au travail
• La question des limites associée au fait de ne pas compter ses heures
• la notion d’investissement et ce que l’on donne à l’entreprise et ce qu’on reçoit en échange.

Pour répondre à ce message, je vais me focaliser sur la reconnaissance au travail, même si tous ces thèmes sont liés.

Et tu peux visionner la vidéo ici sur Youtube et ici sur LinkedIn.

Distinction reconnaissance extérieure et reconnaissance intérieure

Dans ce message, je comprends qu’il y a une recherche de validation de son travail à travers des signaux extérieurs. Nous ne sommes pas habituées à nous évaluer (positivement). Nous n’apprenons ni à l’école, ni dans nos environnements familiaux à dire que ce qu’on fait est « bien ». Une des conséquences c’est qu’on s’attend beaucoup à ce que l’Autre (l’autorité, la société etc…) nous valident.

Je retrouve en partie cette dimension dans le message. Pour y remédier, ça aide de savoir qu’il y a une reconnaissance intérieure et une reconnaissance extérieure.

La reconnaissance extérieure ce sont les signaux d’appréciation et de validation qui proviennent d’autres personnes, d’une institution ou de la société.

La reconnaissance intérieure à l’inverse vient de soi. Elle n’est pas lié aux autres, mais à un sentiment intérieur, ou à des critères très personnel d’évaluation.

À partir du moment où on est capable d’évaluer, de porter un jugement sur le travail effectué, on est moins dépendant des Autres, et cela aide à ne pas être abattu en l’absence de signaux de reconnaissance.

L’auto-évaluation professionnelle : Comment est-ce que je m’évalue?

Dans la continuité du point précédent, une fois qu’on distingue reconnaissance extérieure et intérieure, il est important d’apprendre à évaluer son travail. Il se peut qu’on souffre particulièrement de l’absence de reconnaissance parce que nous ne sommes pas capables de nous la donner. Pour moi, la bonne question à te poser est celle-ci : « comment est-ce que je réussis à déterminer que ce que je fais est bien réalisé et de bonne qualité ? »

Tu peux le faire de différentes manières:

• Satisfaction des clients 

Ici les personnes auprès de qui tu délivres, sont les premières à pouvoir te dire si c’est « bien » ou « pas bien ». Cela va te demander d’oser aller à leur rencontre et à leur poser des questions ou à leur faire remplir un questionnaire de satisfaction.

• Conformité aux attentes (à condition qu’elles soient clairement exprimées ce qui n’est pas toujours le cas..)

Rappelle toi ta description de fonction (si elle existe) et surtout les missions qu’on t’a attribuées et dans quel but. Parfois te rappeler ton rôle dans l’équipe, puis le département, puis l’entreprise peut t’aider à comprendre mieux ce qu’on attend de toi. Sinon, demande ! Il vaut mieux poser trop de questions plutôt que rester dans le flou.

Créer sa propre liste de critères

Ici, il s’agit d’objectiver l’évaluation de son travail. En effet, tu connais bien ton travail donc on peut supposer que tu sais ce qui est attendu et ce qui est apprécié. Si ce n’est pas encore le cas, il est impératif que tu te renseignes sur les KPI ou simplement que tu poses la question.

L’intérêt d’établir tes propres critères, c’est que l’évaluation de son travail ne sera plus soumise à un ressenti émotionnel. Comme lorsque qu’en l’absence de remarques positives sur ton travail de la part de ton chef, tu tires la conclusions que ton travail n’est pas de qualité alors que ce n’est pas forcément la réalité.

En établissant des critères, tu auras une cette grille d’évaluation et tu sauras que si les critères sont remplis, alors ton travail est de bonne qualité.

L’idée est d’obtenir une évaluation qui n’est pas basée sur l’émotionnel (j’insiste). Si c’est ta seule manière intérieure de t’évaluer, tu risques dans les mauvais jours de trouver que tout est nul (à tort) et cela peut accentuer ton sentiment d’insatisfaction et peut aller jusqu’à impacter ta relation aux autres.

Les différentes manières de recevoir et donner de la reconnaissance

Tu savais qu’il y avait différentes manières de donner et de recevoir la reconnaissance ?  En avoir conscience, c’est comprendre tes leviers de motivation. Ta manière de recevoir et de donner de la reconnaissance est différente que celle de tes collègues ou supérieurs.

Identifier et analyser les styles de reconnaissance

Il est toujours intéressant d’identifier de quelle manière ton supérieur montre de la reconnaissance et d’identifier comment toi tu la reçois. Tu constateras sans doute que vous n’avez pas le même style de reconnaissance.  

Admettons que par exemple, ton style de reconnaissance se caractérise par les remerciements, les paroles d’appréciation : si tu n’en reçois pas, tu ne te sens pas reconnue. Il se peut que ton patron donne de la reconnaissance en t’octroyant plus de travail (même si ce n’est pas l’idéal), en te donnant la responsabilité de projets plus importants ou en te demandant de le remplacer à une réunion. Pour lui, il t’accorde sa confiance à toi plutôt qu’à une autre personne. Il ne passera pas par les mots, surement parce qu’il vient d’un management plus old school, mais par des marques de confiance.

Par cet exemple, tu peux constater le décalage entre deux personnes avec des personnalités différentes et des manières différentes de recevoir de la reconnaissance.

Attention dans cet exemple, ton chef te montre sa reconnaissance en te donnant plus de travail mais ce n’est pas forcément sa manière d’en recevoir. D’où l’intérêt d’analyser et le « donner de la reconnaissance » et le « recevoir de la reconnaissance ».

Je te propose d’analyser comment tu te sens reconnue dans son travail :

• Est-ce lorsque les autres me mettent en avant ?

• Est-ce lorsqu’on sollicite ton aide ?

• Quand tu te sens utile ?

• Quand tu sens que je produis un travail de la qualité ?

• As-tu besoin d’une reconnaissance plutôt matérielle sous forme de cadeaux, de compensation ou augmentation salariale ?

Ensuite, une fois que tu as compris comment tu te sens reconnue, je te propose d’avoir une conversation avec ton supérieur pour avoir son retour sur ton travail connaitre tes points de progression et axes d’amélioration et être rassurée. Ne reste pas dans le flou.

La réévaluation salariale

La dimension de rétribution est importante, le salaire et les avantages sont une manière de se sentir reconnue. Ne pas être payée à notre juste valeur peut impacter la motivation. Il pourra alors être question de réévaluer son salaire.

Pour se sentir confortable dans le fait d’aborder la question financière, de la rétribution et de la reconnaissance par l’argent, il est important de noter pour chaque projet tout le travail effectué, à commencer par la situation de départ jusqu’à la réalisation de celui-ci, en passant par notre contribution directe et indirecte ainsi que le résultat final.

Il faut bien mentionner ce que ce projet apporte à l’organisation en terme de visibilité, d’argent, d’économies réalisées, d’efficacité gagnées : car valeur ajoutée. Ce seront des éléments très concrets à faire valoir lors d’une réévaluation salariale.

On sous-estime parfois la dimension savoir-être qui peut être une vraie valeur ajoutée. Par exemple, une personnalité conciliante qui joue naturellement le médiateur évitera beaucoup de conflits entre les services ou les personnes. L’organisation n’a donc pas à gérer de conflits puisqu’ils sont évités. C’est aussi un élément à mentionner.

Pour résumer cette section, rappelle-toi qu’il existe différents styles de reconnaissance et que si tu analyses ta manière à toi de la recevoir, tu pourras plus facilement aller la chercher.

J’ajoute ici que les managers sont aussi responsables de donner de la reconnaissance, de comprendre le fonctionnement des membres de leurs équipes, leurs différences, leurs leviers de motivation. L’adaptation à ses employés fait partie du rôle du manager. Ils ont la responsabilité d’exprimer aux employés leur satisfaction sur leur travail.  

L’investissement personnel dans le milieu professionnel

Que veux-tu recevoir ?

Le travail est un échange : on échange temps et/ou main d’œuvre contre de l’argent en premier lieu, mais pas uniquement. On peut vouloir recevoir autre chose : de la notoriété, du prestige, de la reconnaissance etc… Ce qu’on cherche à recevoir en échange du temps passé à travailler est variable selon les personnes et va déterminer la nature et l’intensité de l’investissement personnel dans son travail.

Les questions à te poser lorsque tu as l’impression de ne pas recevoir autant que ce que tu investis sont les suivantes :

– Pourquoi est-ce que je donne X, Y, Z ? 

– Qu’est-ce que j’attends en retour ? 

Ta réponse sera un indicateur de ce qui te motive et tu pourras vérifier si c’est bien ce que tu reçois en échange de ton travail.

Dans l’optique où nous n’avons aucun retour sur le travail accompli alors que nous estimons que nous produisons énormément de travail,  il est judicieux de se demander si notre travail est conforme aux attentes. D’où l’importance d’oser les conversations avec les supérieurs, mettre les sujets sur la table pour se tranquilliser l’esprit et travailler sur le feedback reçu.

Ton travail doit être vu des bonnes personnes

Tu l’as sans doute déjà observé mais on ne reçoit pas forcément plus d’argent ou de responsabilités en travaillant plus. C’est regrettable, puisque c’est un message constamment véhiculé dans la société. Travailler beaucoup n’est pas une garantie de recevoir la reconnaissance.

Par contre, il est intéressant de te demander si la qualité et/ou la quantité de ton travail (selon ce qui est valorisé dans ton entreprise) est suffisamment mise en avant et surtout vue par les bonnes personnes, celles qui sont en mesure de prendre des décisions qui peuvent impacter ta carrière.

En fait ce qu’il faut, c’est t’assurer que les bonnes personnes soient informées de ton investissement.

La reconnaissance au travail passe par une meilleure connaissance de soi

Pour que tu te sentes reconnue au travail, c’est important que tu définisses tes propres critères d’évaluation et que tu découvres ce dont tu as besoin pour être satisfait dans le travail.

Si tu comprends qu’il y a différents signes de reconnaissance et que la manière de la percevoir et de la donner n’est pas la même que celle de ton patron et inversement, cela va t’aider à ne pas interpréter son attitude. Assure toi d’avoir une conversation pour t’en assurer et ne pas être dans le flou.

Enfin, essaie de comprendre pourquoi tu t’investis autant dans ton travail et ce que tu cherches à obtenir en échange de cet investissement. As-tu besoin de reconnaissance verbale, es-tu pointilleuse, perfectionniste, hard worker ? Comprendre là où se placent tes attentes, facilite grandement ta satisfaction car tu sauras avec clarté ce que tu dois aller chercher !

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